Rand’autiste – 2018 : Vuiteboeuf
Pour la première sortie annuelle des membres, nous avons choisi de préparer une journée à choix multiples. La date est fixée au 14 juillet.
C’est dans une préparation un brin complexe mais ô combien minutieuse que je me suis plongée une fois encore pour planifier cette journée en tenant compte au maximum des blocages et des problèmes personnels liés à l’autisme.
Les critères pour le lieu de cette journée étaient les suivants : pouvoir rejoindre le point de départ en voiture ou en train, le matin ou l’après-midi, avant ou après le pique-nique qui devait pouvoir se prendre à couvert en cas de pluie mais qui ne nous priverait pas du plein air en cas de beau temps.
Le but était de pouvoir proposer une randonnée loin des centres urbains et si possible le tout ne pas coûter un bras. (qui est une expression pour dire ne pas coûter trop cher mais qui est une drôle d’expression quand on veut organiser une randonnée à pied). Bref !
Le défi était intéressant et au niveau de l’organisation sur papier en tous cas il a été relevé! Mais voilà… tout s’est déréglé petit à petit vous vous en doutez bien… car quizz de celui qui a loupé le train, oublié les clés du refuge, de celui qui n’a pas trouvé la gare ou qui s’est directement au refuge par erreur.
Pourtant au final nous avons tous réussi à monter dans le train à Vuiteboeuf jusqu’à Trois-Villes. Nous avons pris à la file indienne un petit chemin raide et escarpé pour nous grimper à 1000m d’altitude sur les flancs du Mont de Baulme puis nous sommes descendus à la gare de Vuiteboeuf par les gorges de Covattannaz.
Nous avons goûté le soleil, la vue et les découvertes et … les petits fruits sauvages! Des framboises bien mûres mises à disposition par mère nature. Nous avons complètement craqué et nous nous arrêtions pour nous lécher les babines… ce qui nous a définitivement fâché avec la montre et le planning minutieux.
Comme organisatrice j’ai commencé à stresser en imaginant les participants prévus de nous rejoindre avant le dîner et qui allaient nous attendre à la gare de Vuiteboeuf très anxieux. J’ai tenté de les joindre à plusieurs reprises et de presser le pas des gourmands. Mais le plaisir était si évident que j’avais peine à brusquer cette jolie équipe.
On a scindé le groupe en deux. Un groupe préférant les framboises au pique-nique et un autre fonçant retrouver nos pairs inquiets.
A l’exception des cueilleurs, tout le monde se retrouve pour le pique-nique. Il y a de l’espace et il ne pleut pas. Chacun trouve son compte. Certains profitent d’échanger autour de la table et d’autres se tiennent à l’écart. Plusieurs font des allées et venues. Tout le monde se sent à l’aise.
Un conjoint en voiture va chercher les participants de l’après-midi à la gare de Vuiteboeuf et les mangeurs sauvages en profitent pour monter dans le “taxi”.
Après un bon temps de partage, la balade de l’après-midi s’organise. Et c’est tout naturellement que l’on part à pied jusqu’à Yverdon à travers la forêt et la campagne, même les moins bons marcheurs ont apprécié. Ceux qui ne pouvaient vraiment pas marcher ont aidé à ranger le refuge et ont été raccompagnés en voiture à la gare de Vuiteboeuf.
C’était une journée fantastique.